Celui qui est digne d’être aimé

1507-1

Celui qui est digne d’être aimé
d’Abdellah Taïa
Seuil

 

A propos
Ahmed, 40 ans, est marocain. Il vit à Paris.
Il écrit à sa mère, morte cinq ans auparavant, pour régler ses comptes avec elle et lui raconter enfin sa vie d’homosexuel.
Il envoie une lettre de rupture à Emmanuel, l’homme qu’il a aimé passionnément et qui a changé son existence, pour le meilleur et pour le pire, en le ramenant en France.
Par ailleurs, Ahmed reçoit des lettres de Vincent et de Lahbib.
Un roman épistolaire pour remonter le temps jusqu’aux origines du mal.
Un livre sur le colonialisme français qui perdure dans la vie amoureuse d’un jeune Marocain homosexuel.

 

Mon avis
Sonnée.
Ce roman m’a sonnée.
Aussi court que puissant. Aussi puissant que violent.
« Un bon gros uppercut dans ta face ! », comme dirait un ami.
Et on sent dans chacune des lettres le besoin urgent, quasi vital de les avoir écrites.
Ca transpire, ça prend toute la place.
Du coup, on les lit presque avec cette même urgence, cet empressement affamé.
On découvre cette mère tyrannique et obscène. Cet amoureux blessé. Cet Emmanuel qui a fait de lui un gentil et docile petit parisien, l’étouffant, le colonisant.
On découvre aussi cet ami d’enfance, avec son lot de blessures et de cris silencieux.
A la fin du livre, on aimerait tellement le retenir, le prendre dans nos bras.
Prendre aussi dans nos bras Ahmed/Abdellah. Ahmed enfant, Ahmed adulte.
Lui dire que non, l’amour ce n’est pas cela.
L’amour, ce n’est pas souffrir et faire souffrir pour se venger.
Magistral !

 

Le tout petit extrait 
« Chère Malika,
Là-bas, tout au fond du noir, le monde est beau enfin, n’est-ce pas ?
Ne réponds pas à cette question, s’il te plaît. Ne dis rien, plus rien. Reste où tu es, comme tu es, effrontée jusqu’au bout, les yeux durs, indifférente à tous, à moi surtout, dictatrice assumée. »

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17 réflexions au sujet de « Celui qui est digne d’être aimé »

      1. Je me suis un peu forcée pour le terminer… je crois que s’il n’y avait pas eu le cercle de lecteurs j’aurais abandonné aussi. Mais j’ai rien trouvé qui me tentait vraiment et que je puisse me procurer facilement en littérature marocaine.

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